|
---|
-Songs About Fucking, Big Black
La musique de Big Black sonne comme si elle était jouée par des
robots qui mettraient toute leur énergie à dépeindre lidiotie
de lhumanité dans une musique répétive, mécanisé et minimaliste
avant de sautodétruire. Le dernier album du groupe, le très joliment
nommé Song About Fucking est ainsi un concentré de chansons ultra-rapides,
déshumanisées, tranchantes et acérées.
Mené par lingé son Steve Albini (Pixies, Nirvana, PJ Harvey,
Jon Spencer Blues Explosion et tant dautres), Big black marque
la scène noise américaine des années 90. Le style du groupe est
reconnaissable parmis mille autres, entre punk, noise, indus,
et expérimentation. Le trio est basé autour de deux guitares sursaturées
(le son albinien) jouant des rythmiques funkoïde et des harmoniques
tranchantes et maladives ; une basse énorme et rondouillarde ;
et bien sûr, la fameuse boite à rythme Roland (à ma connaissance,
Big Black est le groupe sachant le mieux utiliser le potentiel
dune boite à rythme).
Les chansons sont courtes, vont à lessentiel, et sont déjà génialement
construites : " Fish Fry ", " Ergot ", " L Dopa " (et son étrange
solo, voix ou guitare ?). Steve Albini, encore jeune adolescent,
éructe ses paroles dune voix vicieuse, perverse, pleine dironie
et de désillusion (comme sur " Kerosene ", qui ne figure pas sur
lalbum mais qui est néanmoins indispensable). La chanson qui
clôt lalbum " Hes A Whore " montre le potentiel moqueur dAlbini
sur fond dune rythmique implacable et des churs de ses deux
compères.
À en juger par les vidéos glanées sur YouTube, voir le groupe
en concert a vraiment lair dêtre quelque chose dénormissime
! Steve Albini, boutonneux et à la silhouette simiesque, la guitare
accrochée au niveau de la ceinture, joue de son instrument dune
façon nerveuse, déchirante. Le bassiste David Riley est imperturbable,
même quand Albini balance des pétards sur scène en guise douverture.
Et le plus surprenant est la simplicité et la sympathie qui émane
de ces trois hommes quon pourrait imaginer froid et méprisant
par la violence et lintransigeance de leur musique (sur ce point
là, il me rappellent les Pixies. Dailleurs Santiago Durango me
fait franchement penser à Joey Santiago
). Espérons une reformation
(ils ont rejoués ensemble au 25 ans du label Touch&Go), même si
ça paraît assez inenvisageable vu lemploi du temps dAlbini.
Après ya toujours Shellac pour se consoler, mais ça cest une
autre histoire
Bref, un album à écouter absolument. Après, avec eux ça passe
ou ça casse, pas dentre deux ! Si vous aimez, foncez sur le reste
de la discographie du groupe, cest du même niveau (" Kerosene
", " Passing Complexion ", " Sleep "
).
- The Perfect Prescription des Spacemen 3, par Zadrien :
Que donnerait un album de rock psyché et velvetien qui sortirait
à la fin des années 80 ? The Perfect Prescription des Spacemen
3 est la réponse à cette question. Ici tout semble venir dun
autre âge, dune autre époque. De ces chansons minimalistes et
hypnotiques, à cette pochette rétro présentant simplement les
deux principales têtes pensantes du groupe Sonic Boom et Jason
Pierce tenant leurs guitares en prenant des poses terriblement
détachées.
Si lalbum souvre sur Take Me to the Other Side, qui pourrait
éventuellement faire penser à du Jesus & Mary Chain, les chansons
suivantes sont là pour emmener lauditeur très haut, en parfaite
adéquation avec la devise du groupe : " Take drugs to make music
to take drugs to ". Généralement formées de quelques accords tournés
en boucle, les chansons enveloppent, reposent, font planer. Chaque
chanson pourtant, se démarque de celle quelle suit, par une instrumentation
bien particulière dans la plus pure tradition psyché (violons,
cuivres, synthé
). On est dans du très bon rock psyché, ici rien
de tape à lil.
Les deux chanteurs se relaient dune chanson à lautre. Lun à
une voix bien grave, faisant parfois penser à celle de Lou Reed,
comme sur Ode to Street Hassle (qui semble dailleurs être un
hommage au Velvet), le second possède une voix bien plus aiguë
tout aussi évocatrice. Dans les deux cas, les chants sont généralement
murmurés, soufflés, ce qui revient aussi dans le jeu de guitare
que certains qualifieront de mou, mais qui correspond parfaitement
à lambiance générale. En parlant des guitares, on retrouve souvent
des petits plans et arpèges au son bien sixties derrière les accords,
chose que reprendra plus tard le Brian Jonestown Massacre, qui
considère les Spacemen comme lune de ses influences majeures
et qui ira même jusquà passé systématiquement leurs chansons
avant les concerts du groupe.
Les thèmes principaux abordés dans les chansons sont le paradis
et les drogues. Le ton y est généralement assez ironique. Les
membres du groupe nous apparaissent comme des Anglais défoncés
et je men foutistes à souhait, tout ce qui manquait un peu trop
à ces années dans lesquelles trop de prétentieux groupes de heavy
metal défileront aux Etats-Unis. Le groupe splittera pourtant
en 1991, après 9 années dexistence, en raison de la trop grande
rivalité des deux leader.
Et Gary Cooper disparut dans le désert, dAlain Kan par Zadrien:
Un album dur, très dur à trouver, mais dont la découverte est
indispensable. Oubliez tout ce que vous connaissez du rock français,
oubliez tout ce que vous connaissez de la variété française, et
remerciez la première personne qui vous parlera dAlain Kan.
Alain Kan personnage étrange et atypique du paysage musical français.
Dabord chanteur yé-yé, glam-rocker après sa rencontre avec Bowie,
puis chanteur du groupe punk Gazoline. Il disparaîtra mystérieusement
dans le métro parisien (à Châtelet pour être exact), et depuis
impossible de savoir ce quil est devenu (Mort ? Nouvelle vie
? Golden boy à la Silicon Valley ?).
Lalbum souvre sur " Blaky ", qui débute lalbum sur une ligne
de basse bien groovy. Puis arrive cette fois androgyne, qui montre
déjà que Monsieur Kan sait être drôle tout en restant intéressant
musicalement (ce qui apparemment semble être difficile à notre
époque). Sorte de dialogue entre un homme et une femme : Blaky
et sa darling, tout les deux interprétés par le même Alain Kan
(ce qui témoigne dun intérêt certain pour la mise en scène).
" Une espèce de Lolita
Toute verte ", avec cette fin très très
punk déjà et les paroles surréalistes qui nous apprennent que
les autobus mangent toujours du pain dur en faisant la grève.
Puis arrive " Le 1er Bébé de Lady Star Lune ", qui remet tout
le monde daccord, Alain Kan est grand ! Quel sens de la mélodie,
quelle composition ! On sent linfluence de Bowie, autant musicalement
que par le thème de la chanson (Ziggy Stardust serait-il le père
de ce bébé ?). Allusion au passage à Jimi Hendrix, Mick Jagger,
et enfin David Bowie.
La chanson suivante en remet une couche, " Café Cafard " et son
refrain entêtant, son riff bien rocknroll, et surtout les paroles
(" Il faut que tu sois mon ami, il faut que tu sois dans mon lit,
que tu partage un peu ma vie aussi ", chanté avec cette harmonie
dans les aigus).
" Pas Si Facile ", la voilà la reprise de Bowie. Quand un génie
reprend un autre génie.
" Hollywood Suicide " avec ses longues parties instrumentales
finales. Le ton y est plus lourd que sur le reste de lalbum.
" Nadine, Jimmy et Moi ", autre chef doeuvre ! Rarement entendu
une chanson aussi lascive. Lhistoire dun amour à trois. Et puis
cette voix étrange, qui sonne presque comme un saxophone.
" Go Go Dancer ", encore une fois bien rocknroll. Sorte de pied
de nez à tous les groupes qui écrivent des chansons macho sur
le strip-tease, la strip-teaseuse est ici un homme.
" Falling In Love Again ", qui clôture lalbum. Chanté en anglais
avec un accent si minable quon se demande si ce nest pas fait
exprès. On connaissait (plus ou moins) Alain Kan glam, punk, rocker,
voici cette fois un aspect plus déstructuré, plus bruitiste, plus
discordant. Génie !
Cest malheureux de voir que des gens comme Alain Kan sont si
méconnus.
- Sonic Youth et Dinosaur Jr, au Zénith (par Zadrien):
Après avoir assisté à leur prestation à Lock en Seine et visionné
de nombreuses fois 1991 :The Year Punk Broke, revoir Sonic Youth
en concert était une idée qui me démangeais jusquà lobsession.
Javais raté leur différents passages à la cité de la musique
dans le cadre de lexpo John Lennon, mais là je naurais loupé
ça pour rien au monde. Sonic Youth au Zénith en décembre, laffiche
était déjà alléchante, mais le devient encore plus lorsque jappris
avec joie que la première partie (enfin si on peut qualifier ça
de première partie) était assurée par Dinosaur Jr dans sa formation
originale (avec Lou Barlow, chanteur-guitariste de Sebadoh).
Les trois dinosaures arrivent donc sur scène fidèles à eux-mêmes
(J Mascis inexpressif, cheveux longs dans la figure et jazz-master
en main ; Murph rasé, lair jovial et habillé sans recherche apparente
; et Lou Barlow avec ses inusables lunettes et sa Rickenbacker),
et joue un set bourré de leurs " singles " : Feel the Pain, Freak
Scene, Little Fury Things (sur laquelle vient chanter Lee Ranado)
; puis repartent en coulisse lair blasé (en prenant soin de bien
laisser la guitare larsener un maximum). Concert trop court, bien
trop court, jen voudrais encore (enfin une grande partie du public
na pas lair dêtre de mon avis). Mais je me console rapidement
en pensant à la seconde partie
Les quatres Sonic Youth, accompagné par le bassiste de Pavement,
attaquent par Candle, et quel morceau pour commencer un concert
! Cette montée en puissance, qui au milieu de cette foule de fans
se fait de plus en plus puissante ! Sensuivent de nombreux morceaux
du nouvel album (sur lesquels je ne reviendrais pas puisque je
ne les connais pas encore), les très classes danses de Kim Gordon
(qui comme à son habitude est très subtilement habillée), la chevelure
blonde dadolescent de Thurston Moore, et surtout ces incroyables
guitares
Le public charmé aura droit à deux rappels (même si dautres
nauraient pas été de trop non plus).
Je lis actuellement un bouquin sur Sonic Youth, et quelle joie
de voir quun groupe comme ça continue dexister, ou simplement
à pu exister ! Quune telle réunion de genre puisse tenir la route
à ce point (un groupe qui se nourrit, entre autres, de punk, de
rock classique, de no-wave, de hardcore, tout en restant ouvert
à des artistes comme Glenn Branca, Andy Warhol, ou encore John
Cage).
Je ne connais pas la discographie complète du groupe (honte à
moi), mais je vais me dégoter ça le plus rapidement possible !
- Les Embryonautes, premier et dernier concert (par Zadrien):
Les Embryonautes cest lhistoire de la plouquesse humaine. Cest
se rendre compte que le rocknroll peut encore être dérangeant
à notre époque. Cest constater un phénomène de fascisme musical
ambiant.
Formé par trois mystérieux bonshommes après un concert de Soap
(tiens justement !), dans une MJC médiocre de banlieue, face un
public beauf et moyen, et à des ingés son aux sommets de leur
connerie ; ces trois personnes semparent dinstruments pour jouer
(nest-ce pas là le principe dun buf-rock ?) et partent dans
une improvisation très spontanée. Il faut savoir que le bassiste
nest pas vraiment bassiste, le batteur nest pas batteur, et
le chanteur est plus expert en dessin quen chant. Pourtant lénergie
est là, et le concept est intéressant. Enfin ça remue après tant
de ploucs buveurs de bières de 50 piges qui nous torturent à force
de reprises plates de U2 et des Guns and Roses. Enfin dla musique
sans solos de 61 minutes. Enfin dla musique qui va droit à son
but. Enfin dla musique puissante même en formation basse/batterie/chant.
Les trois hommes balancent tout ce quils ont et prennent un pied
monstrueux, mais le public naime pas, et dans cette MJC quand
le public naime pas il fait chier le monde (enfin de manière
très molle, quand on est apathique, on lest carrément). Alors
le groupe continue à jouer en affrontant les petites attaques
: plus de son dans les micros ; plus de lumière ; ingé son qui
coupent lampli basse ; gorilles qui lancent des regards noirs
Héhé, il est marrant de voir comme le rock quécoutent ces individus
est plein de règles, de fermeture desprit. Marrant aussi de les
voir se trouver très rocknroll avec leur look de Lemmy ratés,
mais de voir quils jurent fidélité à un style de rock tellement
plat, quil est même passable sur Oui FM. Transposés au début
du blues, ils auraient craché sur cette musique de nègres, mais
bon maintenant, après les 70 ans minimum quils leur faut pour
affiner leurs goûts, il ne jure que par le blues
Deviendrons-nous
aussi des ploucs obtus et braqués dans quelques décennies ?
En tout cas, pour les rares spectateurs qui ont apprécié leur
performance, les Embryonautes restera un groupe éphémère mais
culte dans son genre. Quil y est une suite ou non, les Embryonautes
ont sauvé une soirée qui sannonçait sans intérêt.
-Brian Jonestown Massacre à l'Elysée Montmartre (par Zadrien):
Javais beaucoup dappréhension à propos des Brian Jonestown
Massacre de 2006 en concert. En effet, Anton Newcombe ayant fait
fuir la totalité du groupe, il est normal de se demander sil
reste encore quelque chose de lâme du groupe.
Enfin bon, à peine arrivé dans lElysée Montmartre la première
partie commence (depuis quand les concerts commencent en avance
?). Un groupe qui ne dira pas son nom, mais plutôt bon dans leur
genre. Plutôt influencé par la brèche ouverte par le BJM justement
; dailleurs le groupe ressemble trop à une copie pour être reconnu
à sa juste valeur ce soir. Chanson planante, légèrement shoegazing,
avec un chanteur qui bat le rythme au tambourin, et plusieurs
guitares. Tiens, le bassiste est un croisement étrange entre Dave
Grohl et le père dun ami
Bref, arrivent enfin les Brian Jonestown Massacre . Ils ont lair
détendus et ne semblent pas pressés de commencer le concert. Anton
a sa petite bouteille de vodka perso, innocemment posée sur son
ampli ; et il en boit comme de leau de source (quel homme !).
Genre de chose qui aurait pu grandement gâcher le concert, mais
non, le leader continue de jouer sans fausses notes. Le public
teenager obnubilé par le documentaire DIG, cherche à pousser le
bonhomme dans ses retranchements et lui lancera différentes choses
pendant le set : cigarettes (quil fume bien volontiers, après
avoir enlevé le filtre. Dans ces conditions sa voix reste un mystère),
bouteille deau, mais aussi paquet de biscuits
Une majorité didiots
dans le public ce soir (le genre parisien à mêche, vous savez,
qui assurent le culte de rocknfolk dans leurs beau blouson en
cuir offerts par papa).
Et quant est-il alors des nouveaux venus dans le groupe ? Et bien,
le batteur a une dégaine horrible détudiant américain, mais il
gère bien son truc au-delà de ça. Et les autres restent plutôt
discrets, on est bien loin des concerts de DIG justement (même
si le guitariste Frankie Teardrop, dailleurs présent à lépoque
de DIG mais coupé au montage, est présenté comme le nouveau Joël
Gion, soit le petit rigolo du groupe). Mais ces nouveaux arrivants
savent assurer aux moments où Anton a des coups de mous. À noter
aussi la présence dun zicos au clavier désormais (qui assure
parfois aussi la basse et une guitare, si mes souvenirs sont bons).
La set-list est plutôt bonne, avec des " tubes " comme That Girl
Suicide (lune de mes préférées), Neverstheless, Servo, mais aussi
des chansons moins connues comme Evergreen (qui ouvre " Methodrone
"). Le concert se termine sur une impro sur laquelle Anton pose
sa gratte, et face aux sons planants déployés par le groupe, chantonne
des petites mélodies improvisées. Le sieur restera dailleurs
seul sur scène à la fin du concert, accroupi face à son ampli,
afin den tirer des larsens étranges (ce qui semble agacer la
plus grande partie du public, jespère pour eux quil nont pas
vu My Bloody Valentine en concert à lOlympia en 1992). Le public
est prié de quitter la salle, un spectacle de danse va y commencer
dans quelques minutes !
À ce que jai pu entendre, ce concert était plutôt fade face à
celui du lendemain à Rennes. Je lai trouvé quand même relativement
bon, même si Anton à passé une bonne partie de la soirée à sexcuser
de son énorme fatigue (" she says relax but I dont want to go
slow ").
- Donjon par Lewis Trondheim, Joann Sfar et beaucoup d'autres (par Zadrien):
La série de bande dessinée Donjon est sans doute l'une des plus ambitieuse de l'univers de la BD.
Pour faire simple, elle raconte l'histoire d'un immense donjon
dans lesquel viennent se battre (et souvent mourir) de valeureux
combattants, ce qui enrichit les gérants du dit donjon. En gros,
le donjon est une société qui a pour seul but de faire du profit.
Là ou ça se complique, c'est que Donjon se divise en trois périodes retraçant chacune une époque du donjon.
Ainsi les épisodes "Potron-Minet" (allant du -99 au -1) retrace
la création du donjon; les épisodes "Zénith" (du 1 au 99) raconte
l'âge d'or du donjon; et les épisodes "Crépuscule" (du 100 au
200) raconte la fin du donjon.
Un rapide calcul vous montrera vite que la série complète devrait
comporter 300 épisodes, mais il faut encore rajouter à celà deux
séries parallèles: "Donjon Parade" (des histoires comiques ancrées
dans la période "Zénith"), ainsi que "Donjon Monsters", qui raconte
les aventures de différents monstres de la série.
Face à ce boulot énorme, les géniaux scénaristes et dessinateurs
Joann Sfar et Lewis Trondheim se font aidés en faisant dessiner
certains épisodes par d'autres dessinateurs. On retrouve ainsi:
Larcenet, Menu, Blain...
Une série à découvrir absolument!
-Doolittle des Pixies, par Zadrien:
Deuxième (ou troisième, si l'on compte Come On Pilgrim) album des lutin, Doolittle est un chef d'oeuvre.
Le son global est plus clean que celui de Surfer Rosa (enregistré par le fameux Steve Albini), ce qui est dû au perfectionnisme
de monsieur Gil Norton (pour "Here Come Your Man", il enregistrera
presque les notes une par une!)
Mais, Doolittle c'est avant tout des chansons. Et quelles chansons!
En ouverture, le dynamique et farfelu "Debaser", dont les paroles
s'inspire librement du film Un Chien Andalou de Luis Bunuel et Salvador Dali. Puis, vient "Tame", qui alterne
passage chuchoté et hurlé. "Wave Of Mutilation", et "I Bleed"
sont plus calme, mais toujours aussi bien construites (et ce son
de basse énormissime sur "I Bleed"). Arrive "Here Comes Your Man",
très pop, que l'on peut écouter à l'infini sans jamais se lasser.
Suit "Monkey Gone To Heaven", un morceaux qui tourne sur seulement
cinq ou six accords, mais si génialement construit que l'auditeur
ne se rends jamais compte de la répétition.
"Crackity Jones" est une chanson punky, qui parle du locataire
de Black Francis à Porto Rico: un homosexuel drogué et apparement
completement givré..."La La Love You", est magnifiquement chanté
par le batteur, David Lovering, dans un style très rétro; "N°13
Baby", dont on voudrait que la fin planante ne se termine jamais.
Puis "Hey" (une des chansons préférées des fans des Pixies), avec
ses paroles à cotonation sexuels, sur lesquelles Kim Deal chante
des choeurs hypnotisant.
"Silver", est quant à elle la seule composition de Kim Deal sur
l'album (on sait que Black Francis voulait garder le monopole
de la composition au sein du groupe). Le style est très "western",
avec une guitare jouée en bottleneck.
L'album finit magistralement sur "Gouge Away", qui encore une
fois alterne passages calme et violent, avec toujours ce son de
basse grandiose.
-Souvenir d'un pas grand chose de Charles Bukowski, par Zadrien:
L'alcool, le sexe et les femmes sont les trois chose qui reviennent
le plus souvent dans le quotidien de l'écrivain des Contes de la folie ordinaire. C'est ainsi qu'une majorité de personne trouve son écriture
vulgaire et inutile, et se permettent de lui coller une étiquette
d'alcolo sans talent. C'est là commettre une grosse erreur! Car
en effet l'univers de Bukowski n'est pas tout rose et ne ressemble
à une chanson des Beatles première période, mais les personnes
attentives seront trouver des pépites de poésie et d'humour sous
la vase du monde dépeind par l'écrivain.
Mais concentrons-nous sur Souvenir d'un pas grand chose en particulier.
Comme la plupart de ses livres, celui-là est autobiographique,
et raconte la période sombre allant de la naissance, au début
de l'âge adulte. On y apprend que son père le battait, qu'il n'arrivait
pas à se faire des amis, et que son seul échappatoire était de
picoler (occasionellement à l'époque). On comprend mieux le coté
émouvant du personnage qui avait fait un tel scandale à l'émission
de Bernard Pivot...
Si vous avez déjà été touché/ému par les nouvelles du vieux Hank,
foncé sur Souvenir d'un pas grand chose. Sinon, passer votre chemin. Vous n'y trouveriez qu'un gros tas
d'obscenité...
-Eraserhead de David Lynch, par Zadrien:
Eraserhead est à David Lynch ce que Bleach est à Nirvana.
Pour son tout premier film, le génial David Lynch fait très fort.
Entièrement réalisé par une toute petite équipe (environ 10 personnes),
tout est bluffant: les décors, les ambiances, les musiques, les
effets spéciaux (dont LE fameux bébé malformé)...
L'histoire de base est relativement simple: dans une ville industrielle
et oppressante, Henry Spencer devient, presque par hasard, le
père d'un "bébé" très malformé. Il se laisse alors aller à ses
rêves...
Autant vous prévenir, voir Eraserhead n'est pas une expérience relaxante. Loin de là! On en sort avec
la sueur, une grosse nausée, et surtout un fort sentiment d'imcompréhension
(tout comme dans la plupart des films du cineaste, tels que Mulholland Drive, ou encore Lost Highway)...
Les Pixies (dont le leader Frank Black est un fan absolu de David
Lynch) reprendront même la chanson In Heaven (Lady In The Radiator Song).
Dans tout les cas, Eraserhead est à voir absolument, sauf si vous attendez un enfant...
-Chat noir, chat blanc de Emir Kusturica, par Rafoo :
Ah Emir, Emir, jaime bien tes films Emir
Lhistoire, cest, ben, il ya pas vraiment dhistoire. Difficile
de faire une chronique sur ce film, cest plutôt dejanté.
Entre Ida qui flingue son voisin pour rigoler, Dadan qui narrete
pas de se shooter, et la chanteuse obèse à banane qui arrache
des clous avec son cul (on se demande pourquoi), on se paye en
regardant ce film, une sacrée tranche de rigolade.
La musique est super, surtout " Pitbull , Terrier ".
Il ya plein de truc relativement absurde, du genre le cochon
qui mange la carcasse de bagnole, loncle Grga pitiic qui rigole
comme un sadique en permanence, ou encore le coup du poteau de
telephone quil faut arroser pour avoir la tonalité ( vraiment
etrange)
En gros, et en resumé, le père de zaje veut se faire du fric sur
une combine a base de train-citerne plein de fioul. Il en parle
a son frère Dadan ( ou Dadi pour les intimes ) qui lui arrange
le coup. Mais Dadi nest pas un honnête homme. Il décide de dérober
les citernes a sa place, et en plus, de menacer son frère de mort
pour quil lui rembourse largent quil a emprunté.
Enfin bref, Zajes father est endetté et se voit contraint de
marier son fils a une des surs de Dadan en compensation.
Le mariage a lieu, mais Zaje, qui est amoureux de Ida, ne veut
evidemment pas se marier avec Aphrodita ( la sur ). Aphrodita
non plus ne veut pas se marier, et décide donc de senfuir. Alors,
Dadan et ses sbires mafieux se lancent a sa poursuite mais sont
arretés par Grga et ses petits enfants, car lun deux a eu lidée
de tomber amoureux dAphrodita entre temps. Bang, bang, fusillade
entre les petits enfants et les mafieux, et puis finalement, un
accord est conclu car cette fois cest Dadan qui a une dette envers
Grga.
Le truc, cest quen parallèle il se passe pas mal de chose avec
le grand père de Zaje et Grga, cest tres difficile a expliquer
comme film.
Pour ce quil sagit du titre du film, il ya dans quelques plans,
un couple de chat (un blanc et un noir bien sur ) qui , soit regarde
la scène, soit copule dans un coin, soit renverse les poubelles.
Il faut le voir pour comprendre...
-Concert des White Stripes au Zénith de Paris, le 16 octobre 2005, par Zadrien :
Dimanche 16 octobre 2005, dans la fameuse salle du Zénith. Deux
filles entièrement vétues de noir, de rouge et de blanc vendent
les albums des White Stripes. Philippe Manoeuvre (rédac'chef de
Rock'n'Folk) passe dans le décor, en portant un t-shirt du Velvet
Underground. La régie nous provoque, en passant la même chanson
d'Ac/dc maintes, et maintes fois. La première partie arrive: trois
gus jouant du blues plutôt énergique.
Puis, on amène le matos sur scène: la batterie couleur Campino,
les fidéles guitares de Jack, etc... La lumière s'éteinds, la
foule crie. Jack White arrive habillé genre Von Dracula, avec
cape, et haut de forme, puis ils attaquent sur Dead Leaves On A Dirty Ground. Les premières chansons sont vachement accélérées: Blue Orchid, The Hardest Button To Button...Meg chante, tout en martellant d'immense tambours, tandis que
Jack se met au piano pour My Doorbell, à la guitare slide pour Red Rain (sur laquelle Meg accompagne au xylophone), au balaphon pour The Nurse (petite gamelle sur celle-là), et à la mandoline. Le concert termine
brillament sur une reprise de Bob Dylan, ou Jack fait chanter
le public : De Ballit of De Boll Weevil.
-Loveless de My Bloody Valentine, par Zadrien :
-Concert de John Cale au café de la danse, le 6 octobre 2005 par Zadrien (grandement aidé par Tangerine) :
L'ancien membre mythique du tout aussi mythique Velvet Underground,
violoniste et pianiste virtuose, a donné le 6 octobre un concert
exceptionel au Café de la Danse. Avec une superbe entrée en matière
sur Venus in Furs du premier album du Velvet, Cale au violon, il a pu faire écouter
à un public exalté nombre de compositions de ses multiples et
variés albums solos (Paris 1919; Slow Dazzle...).
Les musiciens qui l'accompagnaient, déjantés au possible, se sont
donné à coeur joie sur scène en coupant le souffle du public à
grand renfort d'extravagances et d'une technique imparable. Seul
un concert d'un ancien membre du Velvet pouvait nous donner l'occasion
de voir un batteur se déchaîner une tranche de jambon sur la tête
et un bassiste hystérique épuisant de frénésie. Les plus grands
du rock auraient été époustouflés par les prouesses du jeune guitariste.
Un retour digne de ce nom pour Cale le perfectionniste...